Le "si" et le "pourquoi" dans le deuil
- Céline Piglialepre
- il y a 10 heures
- 2 min de lecture

« Si j’étais arrivé plus tôt », « Si j’avais été plus attentif à son comportement », « Si je ne l’avais pas laissé partir », ….
Ce mot tourne en boucle dans la tête. Echo d’une culpabilité qui ronge jour après jour.
On pense ne pas avoir su protéger la personne disparue.
On se donne une part de responsabilité dans la situation qu’il était impossible de prédire.
On a des regrets sur le fait de ne pas avoir été présent pour les derniers instants.
C’est en effet aisé de dérouler le fil de l’histoire à l’envers et d’y voir ce que nous croyons être des loupés. Oui en effet à l’envers tout est possible !
Or sur l’instant passé, toutes les cartes n’étaient pas en notre possession et nous avons fait ce qui nous semblait juste en fonction des circonstances.
Peut-être oui ! Avoir réagit comme on l’imagine aurait changé quelque chose au fait qu’il ou elle ait disparu. Peut-être !
Ou peut -être pas ! Le souci est que nous ne le serons jamais et que de faire tourner le « Si » en boucle ne changera plus rien à la situation et ne le ou la fera pas revenir.
« Pourquoi cela nous arrive ? », « Pourquoi est-il parti si jeune ? », « Pourquoi es- il tombé malade ? »
Qui peut répondre à cela ! Malheureusement personne. S’il y avait une force suprême qui existait et qui était en capacité de parler certainement le ferait-elle. Mais elle ne s’est jamais exprimée jusqu’à présent.
Toute la culpabilité s’exprime à travers ces deux mots.
Est-ce anormal ? Non. Car la culpabilité fait partie intégrante d’un deuil.
Il ne faut donc pas l’exprimer ? Si au contraire, la parole (ou l’écrit) libère. Petit à petit cette émotion va se transformer. Cela va prendre du temps. Parfois longtemps ! Et puis un jour le « si » et le « pourquoi » peuvent devenir un « Comment »
Comment je fais avec cette perte ?
Quel sens je décide d’y donner ?
Et là notre vie prend un autre chemin, celui de la reconstruction !
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